SOS démocratie !?

Entre réforme des retraites et interdiction des trottinettes en libre-service à Paris

D’un côté une réforme des retraites qui va lourdement impacter l’existence de la majorité de la population mais qui lui est pourtant imposée.

De l’autre un référendum local qui invite les Parisiens à se prononcer sur un sujet mineur.

Faut-il s’étonner de la montée de l’abstentionnisme ?

Notre démocratie ne mérite-t-elle pas mieux ?

Les faits : Le 2 avril, la mairie de Paris a organisé une consultation « Pour ou contre les trottinettes en libre-service » (*)

(*) En octobre 2022, 400 000 utilisateurs uniques avaient utilisé une trottinette en libre-service, soit une hausse de 71 % en deux ans. 

Organisation de la consultation :

  • 203 bureaux de vote (ouverts de 9h à 19h)
  • 1 270 agents mobilisés toute la journée
  • + budget de communication

Bilan de l’opération :

  • Sur 1,3 millions d’électeurs inscrits, moins de 8 % % de votants (soit un taux d’abstention de 92 %)
  • Près de 90 % des votants (personnes âgées et a priori peu utilisatrices) se sont prononcés contre l’autorisation des trottinettes en libre-service
  • Au total, une minorité d’électeurs prive la capitale d’un moyen de transport pratique et plutôt doux

A quand un référendum sur la fermeture des bars pendant l’heure de la sieste ou l’interdiction pour les jeunes des banlieues d’entrer dans les métropoles ?

Comprenons-nous. Notre propos n’est pas de nier les nuisances provoquées par ce type de services mais de pointer les effets contre productifs de consultations mal pensées.

En 2022, les trottinettes dans leur ensemble ont occasionné 3 morts à Paris. A titre de comparaison, rappelons qu’avec plus de 2 500 décès prématurés par an, la capitale française est la 4e ville d’Europe pour le nombre de victimes du dioxyde d’azote, selon une étude de « The Lancet Planetary Health ».

Mise en perspective du besoin de démocratie participative :

  • Le monde est confronté à une crise transformation systémique (dérèglement climatique, récession économique structurelle, montée des tensions géo politiques, fracturation sociale, ..)
  • Face à la montée des périls, seules l’intelligence collective et la solidarité nous apporteront l’indispensable résilience
  • Pour les mêmes motifs, il est urgent de faire appel à l’esprit de responsabilité et à l’intelligence situationnelle plutôt qu’à l’accumulation d’interdits et de réglementations qui pèsent de plus en plus sur les libertés individuelles
  • Dans leur immense majorité, les Français sont responsables et raisonnables à la ville comme aux champs. Alors pourquoi toujours leur faire payer le comportement d’une minorité ? Une démocratie adulte miserait sur l’esprit de responsabilité ; quitte à sanctionner les quelques irresponsables.

OUI, les élus locaux ont raison de vouloir associer leurs habitants à la gouvernance de la cité sachant que de plus en plus de français le souhaitent et qu’à l’échelle nationale, notre démocratie frôle l’asphyxie.

Encore faut-il respecter quelques conditions de réussite.

  • Choisir un thème/sujet/question suffisamment vital pour susciter la participation de l’ensemble des habitants (et non pas uniquement les aînés et les CSP +)
  • Fixer un taux de participation de l’ensemble des catégories de population en deçà duquel, la consultation est considérée comme non conclusive
  • Avant la consultation organiser :
  • Une communication virale qui (re)mobilise les abstentionnistes
  • Des débats publics permettant aux différents points de vue de s’exprimer et de rechercher des solutions constructives qui privilégient le vivre ensemble
  • Offrir la possibilité de vote électronique et de vote par procuration

En conclusion, face à la montée des colères et des conflictualités, les territoires de proximité risquent de se transformer en champs de bataille si les élus locaux ne prennent pas l’initiative d’un dialogue démocratique renouvelé.

Les consultations citoyennes contribuent à cette indispensable respiration démocratique locale mais elles doivent s’inscrire dans une stratégie d’ensemble qui privilégie un dialogue éclairé, constructif et permanent entre toutes les composantes de la population.

De plus en plus de français (et d’étrangers d’ici et d’ailleurs) souffrent de la pauvreté ou s’en approchent dangereusement (étudiants, travailleurs pauvres, solos ubérisés, chômeurs, « bénéficiaires » du RSA).

L’enjeu est de taille car le désespoir mène inexorablement au pire (révoltes, émeutes, violences, vote de la haine). Face à ce risque d’explosion sociale, la plupart des politiques trahissent actuellement des inquiétudes et s’intéressent enfin à la question de la pauvreté et du pouvoir d’achat.

Car ne l’oublions pas.  La pauvreté est le cancer de la cohésion sociale alors que les nations et leurs territoires de proximité doivent pouvoir compter sur l’effort de tous pour affronter les défis actuels et à venir (notamment climatique).

Définition et dimensionnement du concept.

Définition : Il n’existe pas de définition totalement consensuelle mais on peut avancer sans prendre beaucoup de risques qu’Être pauvre, c’est ne pas disposer des moyens nécessaires à une qualité de vie jugée minimale.

Selon l’Insee, en 2019 la France métropolitaine comptait 9,2 millions de pauvres, c’est-à-dire qui vivent avec moins de 1 100 euros par mois pour une personne seule et 2 310 euros pour un couple avec deux enfants. Ce qui représentait 14,6 % de la population.

Le concept de pauvreté comporte aux moins 2 dimensions : Une dimension objective (économique) et une dimension psychologique ou ressentie (se sentir exclu de la société, assisté, inutile, trop fragile pour tenir debout tout seul, ..)

Toute solution au problème de la pauvreté se doit donc d’adresser ces 2 dimensions.

Lutter contre pauvreté objective consiste ainsi à redonner du pouvoir d’achat et remédier à la pauvreté ressentie suppose de sortir de l’exclusion et de l’assistanat ceux qui doivent retrouver une place d’Acteur dans la société (pour peut-être un jour, retourner voter).

La problématique est donc la suivante : Comment redonner du pouvoir d’achat sans tomber dans le piège de l’assistanat ?

Mais au fait, redonner du pouvoir d’achat pour satisfaire quels besoins ?

Cliniquement, il s’agit de permettre aux individus de satisfaire quelques besoins essentiels :

  • Se nourrir
  • Se loger
  • S’habiller
  • S’équiper
  • Se soigner
  • ..

Que peut faire une collectivité locale en matière de lutte contre la pauvreté sans attendre un changement radical de politique à l’échelle nationale ou européenne ?

La solution mécanique et possiblement futuriste serait de verser un revenu à tout (revenu universel) ou partie (revenu de subsistance pour les plus démunis) des habitants. Mais, en l’état actuel du rapport des forces économiques, la mise en place d’un revenu universel local semble impraticable.

En revanche, voici 3 axes de solutions à la portée des collectivités locales mais qu’à ce jour, elles ne pratiquent pas suffisamment :

  • Booster la création d’activités/emplois de proximité utiles à la communauté et justement rémunérés
  • Faciliter l’échange et la mutualisation de biens et de services au sein de la communauté locale
  • Encourager la sobriété et la consommation éclairée

Détaillons les solutions correspondant à ces 3 axes de travail :

1°) Faciliter la création d’activités/emplois de proximité utiles à la communauté

Voici les étapes du processus qui pourrait être piloté par les collectivités locales :

  • Mobiliser la population (via son conseil citoyen et l’ensemble des acteurs locaux) pour recenser/définir les activités/services manquants (carte des vulnérabilités locales)
  • Hiérarchiser ces activités/services en fonction de leur contribution à l’intérêt général et leur effet multiplicateur (en termes d’emplois et de création de richesses)
  • Proposer aux habitants d’exercer ces activités ou d’occuper ces emplois (à temps plein ou partiel)
  • Pour rémunérer ces contributions, combiner plusieurs dispositifs :
  • Apporter un soutien financier (caution solidaire, subventions) dans le cas de création d’activités (entreprises, commerces ou associations)
  • Mobiliser du financement participatif en faisant appel au habitants actuels ou à la diaspora (anciens habitants, familles, ..)
  • Déployer une monnaie locale (en intercommunalités si possible) afin de s’assurer que la création de richesses contribuera complètement au développement local
  • Prendre en charge une partie des salaires (en euros mais aussi en monnaie locale)

2°) Faciliter l’échange et la mutualisation de biens et de services au sein de la communauté

  • Mettre en place une plateforme d’échange de services et de mutualisation
  • Ouvrir une centrale d’achat qui permettrait des achats groupés (d’énergie, de fournitures, … ) avantageux au bénéfice des habitants.
  • Faire appel aux dons d’entreprises ; invitées à faire des dons en nature à la centrale d’achat ou à lui ouvrir une ligne de crédit

Principes de fonctionnement de la plateforme d’échange et de mutualisation

  • Tous les habitants sont invités à indiquer sur la plateforme la ou les compétences qu’ils sont disposés à mettre à la disposition des autres utilisateurs ; le ou les biens qu’ils sont prêts à prêter, donner, partager.
  • En contrepartie de quoi, soit ils optent pour un échange simultané de service (ex : « j’échange une heure de cours de français contre une table de cuisine) soit ils reçoivent un certain nombre de points qui leur permettent d’acquérir quand ils le souhaitent un bien ou un service proposé sur la plateforme. Dans ce cas, il s’agit d’un échange non simultané.
  • La plateforme Home exchange (appliqué à l’échange de logements) constitue une bonne source d’inspiration

3°) Encourager la sobriété et la consommation éclairées

Il est troublant de constater que de nombreuses personnes peuvent à la fois se retrouver dans l’impossibilité de payer leur facture d’électricité et en même temps cumuler 2 ou 3 abonnements téléphoniques.

Ceux qui ont déjà participé à des commissions de surendettement organisées par la Banque de France peuvent en témoigner.

Ces exemples loin d’être isolés démontrent la nécessité de prendre du recul par rapport à nos pratiques de consommation car nous ne sommes pas tous égaux face au matraquage publicitaire. Certains résistent à l’injonction « consomme pour exister » et d’autres pas.

Il s’agit donc -en s’appuyant notamment sur le tissu associatif et des actions de communication- d’amener les habitants (et pas que les pauvres) à prendre du recul par rapport à leurs pratiques de consommation. De toute façon, la lutte contre le réchauffement climatique nous imposera de faire preuve de plus de sobriété.

Les bénéfices attendus des 3 axes de solutions que nous proposons :

  • Développement de la résilience locale (renforcement de l’autonomie et de la solidarité)
  • Sortie de la pauvreté objective et ressentie d’une partie de la population
  • Amélioration de la qualité de vie en boostant la création d’activité utiles au plus grand nombre
  • Émancipation des habitants de l’injonction (« consomme pour exister »)

Pour conclure et compléter, insistons sur la nécessité de mettre en place une politique de formation locale permettant de mettre en adéquation les besoins d’emplois/activités utiles et les compétences des habitants.

Good night and good luck

Prendre sa part de responsabilité dans la lutte contre le réchauffement climatique et le risque de pénurie (en cas de nouvelle pandémie ou de conflits géo politiques consiste pour les collectivités et leurs entreprises locales à s’assurer que leurs projets d’aménagement au sens large contribuent à la résilience du territoire.   Rappelons qu’un projet résilient se caractérise par :

  • Une empreinte carbone minimale (sur l’ensemble de son cycle de vie)
  • Résiste aux évolutions et accidents climatiques
  • Utilise au maximum les ressources locales pour réduire la dépendance (ou vulnérabilité) du territoire (et son empreinte carbone)
  • Le projet est porté et supporté par les parties prenantes
  • Au service de l’intérêt général (*) en tout cas du plus grand nombre d’habitants, de la communauté locale

  (*) Contribution d’un projet à l’intérêt général

  • Préserve la planète et le vivant (pollution, bio diversité, empreinte carbone)
  • Améliore la qualité de vie du plus grand nombre (dont les plus fragilisés)
  • Répond à un besoin essentiel (se nourrir, se loger, se soigner, ..)

 La décision de lancer, de poursuivre, d’abandonner ou de modifier un projet est normalement prise dans le cadre d’une réunion de revue de projets.   Pour les projets en cours (déjà engagés), il s’agit d’évaluer :

  1. Leur contribution à l’intérêt général
  2. Leur coût budgétaire
  3. Leur valeur contributive (la réalisation de ce projet conditionne la réalisation d’autres projets
  4. Leur empreinte carbone et le niveau de risque qui leur est associés (risques sociaux, techniques, climatiques, ..

En fonction de ces éléments, décider des projets qui doivent être abandonnés ou modifiés (projets trop avancés pour être abandonnés mais qui devraient être plus résilients   Avant de décider de lancer un nouveau projet, il s’agit évaluer :

  1. Sa contribution à l’intérêt général
  2. Son coût budgétaire
  3. Sa valeur contributive (la réalisation de ce projet conditionne la réalisation d’autres projets

En fonction de ces 3 éléments, décider de l’opportunité de lancer (ou d’accpeter) le projet   Si le portefeuille de projets à passer en revue est celui d’une entreprise, il revient le plus souvent au comité de direction de décider de ces arbitrages Dans le cas du portefeuille de projets d’une collectivité locale, 2 possibilités :

  • La revue de projets est effectuée par un Comité de gouvernance (élus et grands décideurs) aidé par des sachants/experts. Posture adoptée par les élus : Programmateurs de leurs territoires
  • La revue de projets est réalisée par un Conseil citoyen consultatif avec l’aide des sachants/experts. Posture adoptée par les élus : Coachs de leurs éco systèmes

Face à une menace environnementale, un organisme (animal, humain, entreprise, ..) peut adopter 3 comportements :

  • L’inaction
  • L’adaptation
  • La maladaptation

Définition : Dans l’évolution, une maladaptation est un trait qui est plus nuisible qu’utile, contrairement à une adaptation, qui est plus utile que nuisible. Tous les organismes, des bactéries aux humains, présentent des traits inadaptés et adaptatifs.  

La maladaptation consiste donc à adopter un comportement, à engager des actions qui à terme contribuent à aggraver le phénomène perturbateur.

Un exemple connu est celui du recours à l’air conditionné face à la montée des températures. Problème : la plupart des systèmes installés rejettent à l’extérieur de l’air chaud et tous accroissent la demande en énergie, donc les émissions de gaz à effet de serre. L’usage de l’air conditionné alimente un cercle vicieux. Le remplacement des véhicules thermiques par des voitures électriques est un autre exemple de maladaptation. Outre le fait que les stocks de métaux rares ne suffiront pas à satisfaire ce grand remplacement, leur extraction augmente l’empreinte carbone.

Pour juger de la qualité d’une mesure (adaptation ou maladaptation), il est donc essentiel d’adopter une approche systémique permettant de mettre en évidence les effets collatéraux (ou coûts cachés) à court/moyen/long terme.

Nul doute que le concept de maladaptation sera au cœur de nombre de débats à venir.

A l’horizon de réflexion d’un projet stratégique d’entreprise (3 à 5 ans), les conditions d’exercice des activités d’aménagement sont appelées à changer considérablement.   En effet, que ce soit à court terme pour des motifs économiques (nécessité de faire des arbitrages budgétaires) ou à moyen/long terme pour des motifs climatiques (réduction de l’empreinte carbone), les collectivités territoriales vont probablement questionner le volume et la nature de leurs investissements structurants. Les industriels suivront sans doute la même pente pour les mêmes raisons.   Quelques éléments d’explication :

  • La lutte contre le réchauffement climatique questionne naturellement la nécessité d’engager de nouveaux travaux chargés en empreinte carbone s’ils ne sont pas indispensables
  • Dans le même ordre d’idée, il devient risqué de lancer certains projets d’infrastructure (immeubles de bureaux, aéroports, ZAC, et autoroutes bien sûr mais peut-être même des projets de transports en commun dans un contexte de développement du télétravail et de relocalisation d’une partie des activités humaines et de la production économique)
  • Enfin face à la crise économique et sociale qui ne fait que commencer, nombre de collectivités risque de privilégier les dépenses d’urgence (aide aux plus pauvres, aux chômeurs, aux commerces de proximité, aux étudiants) ou sécuritaires (renforcement des polices municipales,, installation de caméras de surveillance, ..)

  Dans cette perspective, les entreprises au sens large qui pratiquent aujourd’hui des activités d’aménagement ont globalement 3 possibilités :

  • Attendre passivement de subir ce « reset » de leurs marchés
  • Se préparer à livrer une bataille féroce pour emporter les quelques projets qui se présenteront
  • S’adapter par anticipation à la transformation de leur métier

3 phénomènes structurants – Autant de pistes de diversification pour les acteurs du secteur

Dématérialisation et socialisation des projets d’aménagement  La judiciarisation croissante de la société, la montée des égoïsmes (NIMBY) et la volonté de plus en plus de citoyens d’être pleinement associés aux décisions rendent désormais incontournable le recours à une ingénierie de co-pilotage des projets sensibles et cela dès l’avant-projet. Cette ingénierie d’inclusion de l’ensemble des parties prenantes s’inspirera des outils de la démocratie participative et de la conduite du changement. Dans le même ordre d’idées, la nécessité de réduire l’empreinte carbone d’un territoire va amener les collectivités à privilégier une économie de l’usage et la responsabilisation des individus et des collectifs en place de coûteux investissements

  • Privilégier le co-voiturage et l’achat partagé de véhicules plutôt que d’augmenter le nombre de places de stationnements
  • Organiser des campagnes de sensibilisation aux dangers de l’excès de vitesse plutôt que de multiplier les radars et les ralentisseurs
  • Privilégier les gestes « propres » plutôt que les stations d’épuration ; le civisme plutôt que la généralisation des caméras de vidéo-surveillance et autres systèmes de protection des biens et des personnes
  • Privilégier l’usage intensif et donc étalé des équipements existants (piscines, commerces, routes.. ) plutôt que les multiplier
  • D’une manière générale, encourager une consommation et des comportements responsables et donc citoyens

Au total, seront bien inspirés les aménageurs qui développeront cette compétence d’ingénieur social et de facilitateur d’adhésion.  

Constitution et animation d’éco systèmes locaux  De toute évidence, les actions individuelles ne suffiront pas à relever les défis contemporains et à venir (par exemple, la réduction de l’empreinte carbone d’un territoire, la recherche d’autonomie énergétique). Il s’agit de mobiliser l’ensemble des énergies et intelligences du territoire à commencer par celles des entreprises locales. D’importantes économies pourraient être ainsi réalisées si ces entreprises mutualisaient davantage certaines de leurs fonctions (informatique, comptabilité, ..) ou si elles partageaient leur effort de R&D pour réduire leur empreinte carbone par exemple. Pour se constituer et se développer, ces éco systèmes locaux (meute d’entreprises qui misent sur les complémentarités et les synergies) auront besoin d’un organisateur, d’un animateur. Les aménageurs pourraient exercer cette mission pour le compte des collectivités.  

Inclusion des projets d’aménagement dans des stratégies de résilience globale  A l’avenir, tout projet d’aménagement, tout projet immobilier d’envergure devra s’inscrire dans une stratégie globale et cohérente de résilience territoriale. Il s’agit de mettre fin à l’empilage de projets au fil des mandats et à une programmation trop souvent en silos. Priorité à la réduction de l’empreinte carbone, à l’emploi des ressources locales, à la mobilisation massive de l’intelligence collective. Or, les collectivités -hormis peut-être certaines métropoles- ont rarement les moyens de cette ingénierie globale et finalisée de l’impératif de résilience. Les aménageurs seraient légitimes à éclairer la commande publique en proposant aux collectivités ce conseil en stratégie de résilience.    

En résumé. Pour s’assurer d’un développement plus résilient, les collectivités locales vont avoir besoin de 3 compétences clés :

  • Expert en ingénierie sociale et conduite du changement
  • Animateur d’éco systèmes locaux
  • Conseil en stratégie de résilience inclusive

  Autant d’opportunités pour les professionnels de l’aménagement.    

Good night and good luck

Communiqué de presse

Christophe LE DORVEN présidait jeudi 22 juin l’assemblée générale de la SAEDEL tenue dans l’amphithéâtre d’Eure-et-Loir Campus. Nicolas MOREAU, son directeur général, a partagé les excellents résultats de l’entreprise, ses perspectives et axes stratégiques avec les actionnaires, les clients et partenaires, venus nombreux à son invitation.

La SAEDEL a poursuivi en 2022 sa trajectoire de croissance et de performance économique, en continuant le déploiement de son projet stratégique approuvé en 2018 par son Conseil d’Administration. Historiquement engagé sur les métiers du foncier et de l’aménagement, la SAEDEL a très largement étendu son offre pour apporter des solutions opérationnelles complètes dans la réalisation de projets de construction à ses clients publics et privés en Eure-et-Loir.

Manageur de projets, tête de file d’une communauté de partenaires publics et privés, la SAEDEL assemble les forces vives locales pour assurer une ingénierie complète de montage et de réalisation, incluant le financement et le portage des projets. Nicolas MOREAU a surpris son auditoire par le nombre, la diversité et la qualité des projets réalisés, incarnant une entreprise agile, résiliente, et à fort impact pour le département dans une répartition équilibrée entre les agglomérations et les territoires ruraux.

L’année 2022 a été particulièrement intense pour ses équipes, avec près de 18.700m² de bâtiments d’activité et d’équipements publics livrés, et plus de 93.300m² de terrains vendus notamment à Champhol, Dreux, Toury et Janville, représentant la production de plus de 200 logements libres ou aidés et de plusieurs dizaines d’emplois dans les parcs d’activités de Illiers-Combray, Courville-sur-Eure, Epernon, Gellainville. Les projets les plus emblématiques de l’année resteront l’Hôtel Ibis Styles à Dreux, le nouvel hôtel d’activités d’Auneau, l’extension du bâtiment industriel Eurowipes à Nogent le Rotrou, l’achèvement de la restructuration de la cité scolaire Emile Zola de Châteaudun. L’ensemble des investissements conduits par la SAEDEL représente 20,4M€ en 2022, dont près 80% auprès d’entreprises euréliennes.

Dans un contexte instable sous les effets de la hausse brutale des taux et des coûts de construction qui déstabilisent la filière, Nicolas MOREAU rappelle la pertinence du modèle des Entreprises Publiques Locales et souligne le choix assumé de sobriété et résilience de la SAEDEL en rappelant son rôle de régulateur foncier et d’investisseur durable pour accompagner les territoires à traverser les crises et préparer le rebond. La SAEDEL porte des projets contributifs à l’intérêt général, favorise le développement des écosystèmes locaux et la démocratie participative, en minimisant l’impact carbone de ses programmes.

Pour accompagner sereinement cette ambition, la SAEDEL a engagé en 2022 de nouveaux partenariats et alliances stratégiques et remanié sa gouvernance et sa structuration. A l’occasion d’une prise de participations de la Banque des Territoires, la SAEDEL a procédé à une augmentation de capital et à la création de sa nouvelle foncière immobilière EURE-ET-LOIR DEVELOPPEMENT. L’ensemble forme un groupe de près de 23M€ de capitaux propres pour un chiffre d’affaire opérationnel de 3,5M€.

L’assemblée générale a décidé de reverser l’intégralité de son résultat net de 693.711€ aux réserves de la société pour réinvestir dans ses opérations.

CHIFFRES CLE 2022

  • 27.600m² d’actifs économiques
  • 93.300m² de foncier vendu
  • 18.700m² de bâtiments livrés
  • 10 parcs d’activités sur 90ha
  • 140ha de réserves foncières

    SAEDEL

  • 13 collaborateurs
  • 15,7M€ de capitaux propres
  • 2,5M€ de chiffre d’affaires
  • Président : Christophe LE DORVEN
  • Actionnaires : le Département d’Eure-et-Loir, la Banque des Territoires, autres collectivités territoriales et bailleurs

    EURE-ET-LOIR DEVELOPPEMENT

  • 7,2M€ de capitaux propres
  • 1M de CA
  • Filiale à 54% de la SAEDEL
  • Actionnaires : Banque des Territoires, le Crédit Mutuel, la Caisse d’Epargne, le Crédit Agricole, DEXIA

A tous les élus locaux qui souhaitent réussir le mandat qui leur a été confié.

L’AMF (Association des Maires de France) nous alerte :

  • Sur la dernière décennie 2013-2023, il y a deux fois plus de démissions d’élus municipaux que sur la décennie précédente.
  • Depuis 2020, la barre des 1 400 maires démissionnaires a été dépassée.

Un épuisement des élus locaux dû à plusieurs facteurs :

  • Les violences verbales (insultes, menaces) parfois physiques
  • La multiplication des conflits à gérer : conflits entre habitants, mais aussi entre groupes de pression
  • La judiciarisation de la société et les oppositions systématiques qui entravent les projets
  • L’obésité administrative et le manque de moyens financiers pour répondre à des problèmes de plus en plus nombreux et complexes.
  • Le sentiment d’être abandonné, voire méprisé par l’État et ses représentants (notamment les préfets)

Pire. Des perspectives peu réjouissantes à court comme à moyen terme :

A quoi peut-on s’attendre d’ici 2027 dans ce contexte de polycrise mondiale (*) ?

  • Une récession structurelle (voire une stagflation)
  • Une augmentation de la pauvreté et de la précarité
  • Une montée des tensions sociales et des égoïsmes
  • Une fragilisation accrue des services publics et de la protection sociale
  • Une multiplication des accidents climatiques

(*) A moins d’un changement radical de politique

Alors n’y a-t-il pas d’autre solution que la démission ?

Commençons par ce qu’il faut éviter de faire en tant qu’élu.

  • Résister seul. Porter sur ses épaules le poids du monde malgré les oppositions et les entraves administratives
  • S’acharner à vouloir appliquer son programme 2020 alors que depuis le monde à changé (Pandémie, guerre en Ukraine, éco anxiété, radicalisation des conflits)
  • Attendre des jours meilleurs (obtenir plus de moyens et de reconnaissance de la part de l’État et la fin de la crise)
  • En appeler à l’intervention des forces de l’ordre (voire à l’armée) pour régler les conflits et les oppositions qui ne manqueront pas de se multiplier. Reconnaissons que la doctrine du maintien de l’ordre et les violences policières ont déjà fait assez de victimes. Inutile d’en rajouter.
  • Monter à Paris pour s’immoler au GPL (par respect pour la planète) devant le château de l’Élysée. Cela peut s’avérer efficace mais encore faut-il trouver un volontaire.

Alors que faire ?

Poser le diagnostic pour comprendre ce qui se joue et agir efficacement à l’échelle locale

Les causes des difficultés que connaissent les élus locaux sont d’ordre :

  • Politiques et démocratiques
  • Économiques
  • Psychologiques
  • Sociales et culturelles
  • Institutionnelles
  • Organisationnelles et pédagogiques

La violence politique et démocratique :

  • Le passage en force systématique (réforme des retraites, doctrine sanitaire pendant la pandémie, la stratégie énergétique, ..). Depuis 2015, jamais un gouvernement n’a été aussi autoritaire.
  • La répression et la culpabilisation des oppositions d’où qu’elles viennent (éco terroristes, non vaccinés, LDH, NUPES, manifestants, ..)
  • Une politique contra cyclique. Alors qu’en ce début de crise systémique, il faudrait miser sur le partage des ressources et la transition écologique, la France :
  • Refuse de taxer les super profits
  • Continue de fermer des lits d’hôpitaux (c’est un exemple)
  • Donne raison aux lobbies (agricoles et industriels) et les plateformes de type UBER
  • Réduit les droits sociaux des plus fragilisés

La violence économique :

  • Une partie croissante de la population est paupérisée et précarisée
  • Les services publics et la protection sociale (assurance chômage, RSA, ) ont de plus en plus de peine à jouer leur rôle d’amortisseurs sociaux

La violence psychologique :

  • De plus en plus de nos concitoyens se sentent humiliés, méprisés par les élites
  • Ils perdent espoir d’un avenir meilleur ; l’ascenseur social étant largement en panne. « Je suis né pauvre, mes enfants seront pauvres ».
  • « Et pendant ce temps-là, il y en a qui se gavent ». « tous ces politiques pris la main dans le pot de confiture »
  • La montée de l’éco anxiété (surtout chez les jeunes)
  • La psychose ou peur irraisonnée. La doctrine sanitaire consistant à faire peur conjuguée aux délires de certains politiciens (ex : le grand remplacement) ont laissé des traces chez les plus fragiles (les psychologues le constatent).

La violence sociale et culturelle :

  • Depuis plusieurs années, on assiste au délitement des corps intermédiaires, des amortisseurs collectifs
  • Disparition des lieux de socialisation et de convivialité partagée
  • Le culte de l’individu roi encapsulé dans sa bulle de consommateur
  • Une société largement bloquée, fragmentée en autant de niches d’égoïsmes
  • Des valeurs démonétisées du fait des élites

Au total, si l’immense majorité des humains ne sont pas des brutes sanguinaires, la violence systémique (paupérisation, appels à la haine, stigmatisation, répression, humiliation, provocation,..) qu’ils subissent pousse certains à désobéir et à se révolter parfois violemment.  L’honnêteté intellectuelle commence par se mettre à la place de tous ces « excités ».  Quelle autre attitude pour le taureau dans l’arène que de charger le pantin écarlate qui l’accule, le nargue, le provoque ? Peu importe que son combat soit perdu d’avance. Face à un système tout entier qui le condamne, il n’est plus qu’une pulsion obscure. Alors, gare à celui qui se trouve à portée de baffes de tous ceux qui n’en peuvent plus. L’élu local en tant que représentant de la puissance publique à Hauteur d’homme peut constituer ce bouc émissaire.

Ainsi s’agissant de la lutte contre le dérèglement climatique, une partie croissante de la population ne supporte plus d’être violentée, humiliée par un pouvoir qu’elle juge autoritaire, aveugle ou cynique. Combien de blessés faudra-t-il compter avant de reconnaître que les bassines, les méga tunnels, les extensions de centres commerciaux ou d’autoroutes sont écocides ? La criminalisation des associations qui ne font qu’appeler à la mise en œuvre des recommandations de la communauté scientifique incite indéniablement à la colère.

Sans oublier les causes institutionnelles et organisationnelles

Les causes institutionnelles : Une bonne partie du malaise que connaissent les décideurs locaux trouve son origine dans un cadre juridique et législatif inadapté. Trop de règlementations (et qui peuvent se contredire), manque d’autonomie fiscale, …

Les causes organisationnelles et pédagogiques : Pour le dire simplement, certains élus n’ont pas aujourd’hui le profil de compétences pour exercer la fonction d’élu local de demain. Nous n’évoquons pas ici les compétences techniques (juridiques et comptables) mais des valeurs et des compétences de stratège et de leader.

Que faire à l’échelle locale pour apaiser les esprits, mobiliser l’intelligence collective et construire un monde d’avenir.

Voici la chronologie de ce que nous appelons la spirale vertueuse du développement local :

  • Recréer du lien social, de la convivialité. C’est la première étape de tout processus de revitalisation/développement local. Elle consiste à organiser -en s’appuyant sur le tissu associatif- des évènements ludiques qui mobilisent progressivement la plus grande partie de la population
  • Éclairer, informer, éduquer, démasquer (les fakes news) : Il s’agit de proposer des tables rondes, des rencontres, des débats, des campagnes d’information permettant aux habitants d’apprendre à s’informer, à appréhender objectivement les évènements
  • Proposer une trajectoire porteuse de sens susceptible d’obtenir l’adhésion du plus grand nombre ; Celle d’un territoire résilient fondé sur 4 principes porteurs d’avenir (solidarité, autonomie, sobriété et bien être)
  • Définir collectivement (avec l’ensemble des habitants) les valeurs qui constitueront la charte (le blason) de la charte communautaire
  • Déployer toutes les formes de solidarité au sein du territoire (entre habitants, entre entreprises) mais aussi avec les localités environnantes. Concevoir des services sociaux coopératifs. Organiser l’aide aux plus fragilisés
  • Organiser les conditions d’une réelle respiration démocratique. Susciter le désir de citoyenneté active. Déployer une communauté Agorapolis

Enfin et à titre personnel, les élus locaux devraient se former et rejoindre des cluster (ou clubs) leur permettant de :

  • Développer une vision stratégique des transformations à opérer dans un contexte de crise systémique
  • Passer d’une posture de porteur de programmes à celle de coach de territoire.

Good night and good luck

Rappel historique

  • L’intérêt général était à l’origine exprimé par un souverain ou par une puissance publique légitimés
  • Le modèle de l’état providence jusque dans les années 80 réservait à l’état la prise en charge des externalités négatives de la croissance économique (ex : protection sociale, droit du travail, ..)
  • Depuis, le libéralisme économique qui a pris l’ascendant conduit à une réduction généralisée de la puissance publique au profit des entreprises et des marchés.
  • L’intérêt général est devenu la réponse curative (défensive) aux effets collatéraux de l’économie de marché. Il s’agit de protéger tous ce(eux) qui sont (est) en danger. Ses instruments sont les associations, l’état et ses collectivités, les fondations d’entreprise.

En somme, nous sommes passés d’une conception offensive de l’intérêt général (l’intérêt supérieur de la nation, de l’humanité) à la défense des intérêts particuliers des populations et des espèces les plus en danger.

Or, appliquer des soins palliatifs (collecter des vêtements pour les plus démunis) ne soigne pas le corps malade (la société) de la pauvreté.

Encore faut-il préciser qu’en France, les associations et les entreprises d’intérêt général sont progressivement économiquement asphyxiées sous l’effet d’une double contrainte :

  • La raréfaction des subventions et la mise en concurrence quasiment systématique qui réduisent leurs marges et capacités d’investissement
  • La concurrence des « privés » qui raflent les activités les plus profitables en s’appuyant sur des business models de plus en plus subtils (ex : la gratuité de façade, le mécanisme de l’endettement et des Auberges de jeunesse)

Dans ce contexte, l’intérêt général est devenu ces dernières années un concept désuet, ringard, une charge, un refuge pour losers aux yeux de la plupart des chefs d’état.

Rapport sur la notion d’intérêt général fondant l’intervention des associations établi par le HCVA le 25 mai 2016

Définition concrète et opérationnelle

L’intérêt général transcende les intérêts particuliers et catégoriels. Il s’exerce « naturellement » dans le cadre de projets et d’activités contribuant à la préservation, le partage et le développement d’un bien commun et concerne donc l’ensemble d’une population (voire de l’humanité).

L’intérêt général est avant tout une profession de foi, un principe directeur qui doit se concrétiser dans une culture du quotidien et non une activité précise (pour ne prendre qu’un exemple, le groupe ORPEA).

Quelques clés de lecture :

  • Le projet ou l’action d’intérêt général vise à satisfaire un besoin essentiel. Il se concentre sur le « faire société » ; approche qui peut amener à dire non à certaines attentes des parties prenantes.
  • Le statut juridique ne constitue pas une garantie d’intérêt général. Des entreprises contribuent discrètement et quotidiennement à l’intérêt général là où certaines associations ou SEM, ESH, OPH ont perdu le sens de leur action.
  • Profit et intérêt général ne sont pas exclusifs. C’est que tentent de démontrer les entreprises à mission.

A quoi reconnaît-on une activité, un projet d’intérêt général :

  • Contribue à préserver la planète et le vivant (pollution, bio diversité, empreinte carbone)
  • Améliore la qualité de vie du plus grand nombre (dont les plus fragilisés)
  • Répond à des besoins essentiels (vitaux)

Définition

Un écosystème est un ensemble formé par une communauté d’êtres vivants en interaction avec leur environnement.

Les composants d’un écosystème développent un réseau dense de dépendances, d’échanges d’énergie, d’information et de matière permettant le maintien et le développement de la vie.

Un écosystème est réputé sain quand l’ensemble des organismes vivants et des milieux inertes forment un système capable de résilience.

Enjeux des écosystèmes locaux

De toute évidence, les actions individuelles (les colibris) ne suffiront pas à relever les défis contemporains et à venir (ex : réduction de l’empreinte carbone d’un territoire, recherche d’autonomie énergétique, lutte contre la pauvreté, …).

Il s’agit de mobiliser et d’amener à la coopération l’ensemble des énergies et intelligences du territoire pour préserver et développer la résilience des acteurs locaux (entreprises, associations, individus, ..) eux-mêmes et celle de leur habitat (le territoire dans sa globalité).

Pourquoi booster les liens de coopération au sein d’un éco système local ?

  • Réduire les coûts : D’importantes économies pourraient être réalisées si les entreprises locales mutualisaient davantage certaines de leurs fonctions (informatique, comptabilité, ..) et leurs achats
  • Réussir ce que l’on ne peut pas faire seul :
  • Conception de nouveaux produits
  • Mise en place d’une filière, d’une offre globale
  • Financement d’une campagne de promotion, d’un projet d’intérêt général (financement participatif)

Les dimensions d’un écosystème à prendre en compte :

  • La type de gouvernance : cooptation (1) ou prescription (les composants sont incités à collaborer par la collectivité ou l’entreprise tête de réseau)
  • La composition :
  • Entreprises relevant du même secteur
  • Acteurs d’une filière (ex : la filière du bois)
  • Ensemble des acteurs d’un territoire (écosystème local)
  • Le niveau d’engagement : à tempérament (club) ou à objectifs (engagement de résultat)

(1) Risques :

  • Réunionite et inefficacité
  • Masturbation intellectuelle
  • Militantisme hors sol

4 écosystèmes à développer :

  • Le réseau d’entreprises : Des entreprises d’un même secteur (aménageurs, bailleurs) se cooptent pour mutualiser leurs coûts et engager des actions/projets
  • L’écosystème intégré : Une entreprise (ex : aménageur) constitue et anime sa task force de sous-traitants/prestataires. Appliqué à la recherche de résilience, la composition et l’organisation de l’écosystème dédié devra permettre de répondre à l’ensemble du besoin de résilience des collectivités.
  • L’écosystème local : Une collectivité encourage tout ou partie des acteurs locaux (entreprises, associations, commerçants, habitants) à coopérer. Elle met à leur disposition l’ingénierie et l’organisation nécessaires.
  • La communauté de communes : Des communes (de la même EPCI ou pas) décident de développer leur collaboration et de se compléter pour faire face à la crise transformation systémique.

Étapes de mise en place d’un éco système

  • Cooptation ou sélection des acteurs à organiser en écosystème
  • Construction d’une vision partagée des défis à relever et du besoin de coopération accrue (teambuilding)
  • Définition de la promesse de valeur du réseau et rédaction d’une charte d’engagement
  • Définition business model (dans le cas d’un réseau de cooptation)
  • Définition de l’organisation et le cas échéant constitution d’une association ou d’un GIE
  • Choix des outils (notamment de communication et de collaboration en ligne)
  • Organisation des fonctions d’animation et de secrétariat

Outils de l’écosystème

  • Ingénierie de résilience, de management de projet et de mutualisation
  • Séminaires de formation
  • Sources documentaires
  • Plateforme collaborative
  • Webinaires d’échanges
  • Workshops

Afin de réduire leur empreinte locale et améliorer leur compétitivité économique, les entreprises comme les territoires vont devoir miser sur l’intelligence collective (solidarité, mutualisation, notamment) et se constituer en écosystèmes. Il y a urgence !

Définition

Un écosystème est un ensemble formé par une communauté d’êtres vivants en interaction avec leur environnement.

Les composants d’un écosystème développent un réseau dense de dépendances, d’échanges d’énergie, d’information et de matière permettant le maintien et le développement de la vie.

Un écosystème est réputé sain quand l’ensemble des organismes vivants et des milieux inertes forment un système capable de résilience.

Enjeux des écosystèmes locaux

De toute évidence, les actions individuelles (les colibris) ne suffiront pas à relever les défis contemporains et à venir (ex : réduction de l’empreinte carbone d’un territoire, recherche d’autonomie énergétique, lutte contre la pauvreté, …).

Il s’agit de mobiliser et d’amener à la coopération l’ensemble des énergies et intelligences du territoire pour préserver et développer la résilience des acteurs locaux (entreprises, associations, individus, ..) eux-mêmes et celle de leur habitat (le territoire dans sa globalité).

Pourquoi booster les liens de coopération au sein d’un éco système local ?

  • Réduire les coûts : D’importantes économies pourraient être réalisées si les entreprises locales mutualisaient davantage certaines de leurs fonctions (informatique, comptabilité, ..) et leurs achats
  • Réussir ce que l’on ne peut pas faire seul :
    • Conception de nouveaux produits
    • Mise en place d’une filière, d’une offre globale
    • Financement d’une campagne de promotion, d’un projet d’intérêt général (financement participatif)

Les dimensions d’un écosystème à prendre en compte :

  • Le type de gouvernance : cooptation (1) ou prescription (les composants sont incités à collaborer par la collectivité ou l’entreprise tête de réseau)
  • La composition :
    • Entreprises relevant du même secteur
    • Acteurs d’une filière (ex : la filière du bois)
    • Ensemble des acteurs d’un territoire (écosystème local)
  • Le niveau d’engagement : à tempérament (club) ou à objectifs (engagement de résultat)

(1) Risques :

  • Réunionite et inefficacité
  • Masturbation intellectuelle
  • Militantisme hors sol

4 écosystèmes à développer :

  • Le réseau d’entreprises : Des entreprises d’un même secteur (aménageurs, bailleurs) se cooptent pour mutualiser leurs coûts et engager des actions/projets
    • Avis d’expert : un aménageur de type EPL est légitime pour proposer :
    • À ses pairs de s’organiser pour développer leur résilience ensemble
    • À sa collectivité de référence de l’aider à mettre en place voire d’animer cet écosystème
  • L’écosystème intégré : Une entreprise (ex : aménageur) constitue et anime sa task force de sous-traitants/prestataires. Appliqué à la recherche de résilience, la composition et l’organisation de l’écosystème dédié devra permettre de répondre à l’ensemble du besoin de résilience des collectivités.
    • Avis d’expert : Constituer et animer cette task force de prestataires/partenaires constitueraient un atout concurrentiel
  • L’écosystème local : Une collectivité encourage tout ou partie des acteurs locaux (entreprises, associations, commerçants, habitants) à coopérer. Elle met à leur disposition l’ingénierie et l’organisation nécessaires.
    • Avis d’expert : Un aménageur de type EPL est légitime pour proposer à une collectivité de mettre en place et d’animer cet écosystème
  • La communauté de communes : Des communes (de la même EPCI ou pas) décident de développer leur collaboration et de se compléter pour faire face à la crise transformation systémique.
    • Avis d’expert : Un aménageur de type EPL pourrait proposer cette ingénierie de collaboration et d’intelligence collective intercommunale

Le tsunami climatique se rapproche et les compteurs commencent à s’affoler…

  • L’été dernier, une centaine de communes en France étaient déjà en pénurie d’eau ; juillet étant le mois le plus sec jamais enregistré pour la France après le mois de mars…1961
  • Au 26 mai 2023, 45 départements de métropole étaient déjà concernés par une vigilance sécheresse et des appels à des restrictions d’eau
  • Signe inquiétant : Christophe Béchu -que Coluche aurait sans doute appelé « Ministre du désastre »- a demandé la prise en compte d’un scénario à + 4° (le pire des scénarios)

.. en attendant le prochain été meurtrier (sans Isabelle Adjani ni Alain Souchon)

L’inaction climatique (*) sera-t-elle suivie d’un « qui aurait pu prévoir ? » (**) et d’un nouveau passage en force (infantiliser, stigmatiser, surveiller, interdire, réprimer).

(*) En novembre 2020, le Conseil d’État a constaté que la baisse des émissions engagée sur les dernières années était trop faible

Le 14 octobre 2021, le tribunal administratif de Paris a condamné l’État à réparer les dommages causés par son inaction climatique

(**) Emmanuel Macron lors de ses vœux le 31 décembre 2022 : « Qui aurait pu prédire la crise climatique ? ». Rappelons que le premier rapport du Giec sur le sujet date de 1990.

D’une manière générale, que peut-on attendre d’un gouvernement désormais inaudible :

  • Une vague de décrets imposés à l’ensemble des territoires sans aucune concertation ni discernement ?
  • Des effets d’annonce non suivis d’effets (ex : rénovation thermique des logements) ou des mesurettes (décret interdisant les vols en cas d’alternative ferroviaire de moins de 2h30, un énième Ségur ou Grand débat) ?

Sachant que les 5 prochaines années seront déterminantes en matière de lutte contre le réchauffement climatique, nous serions tous coupables d’attendre 2027 pour agir vite et vraiment.

Premiers touchés par cette crise systémique, les territoires de proximité doivent ainsi prendre leur destin en main en déployant un véritable bouclier de la résilience locale fondé sur 4 piliers : l’autonomie, la solidarité, la sobriété et le bien-être.

Même pas mal ! Le bouclier de la résilience

Sobriété. L’urgence absolue

Afin de réduire notre empreinte carbone mais aussi faire des économies de précaution, nous devons apprendre à consommer/produire moins et mieux à toutes les échelles (services publics, entreprises, associations et bien sûr individus). Il s’agit d’opter pour une consommation/production sélective (exit les activités les plus écocides et/ou les moins essentielles).

Commençons par nous poser la question « Qu’est ce qui est vraiment utile à mon bien être ? Qu’est ce qui est inutile, voire mauvais pour moi et la planète ?»

A titre d’exemple, nous mangeons trop et souvent mal (trop de malbouffe, trop vite et souvent devant un écran) avec au final une obésité devenue endémique.

Plus largement, pour développer notre sobriété, nous devons privilégier une économie de l’usage en apprenant à :

  • Entretenir/protéger/réparer
  • Recycler
  • Partager/lisser l’usage
  • Utiliser raisonnablement

2 conditions pour réussir la sobriété à l’échelle locale :

  • Construire, porter un récit, une trajectoire porteuse de sens qui nous libère de la consommation compulsive et de l’individualisme forcené pour mieux nous reconnecter à l’essentiel : le bien être.
  • Compenser les baisses d’activité pour les commerçants et les entreprises locales car une société pratiquant la sobriété entraînera mécaniquement un ralentissement de l’activité économique.

Bien être

Il s’agit de remplacer l’injonction « consomme toujours plus pour exister » par « consomme moins pour vivre mieux ». Car pour devenir réalité sans en passer par une dictature verte, la sobriété ne doit pas être vécu comme un sacrifice ou un renoncement mais comme une promesse de bien-être. Une quête de sens et de bonheur dans la frugalité et le respect du vivant.

Rappelons que bien être et bonheur ne sont pas indexés sur le nombre de robes stockées dans sa chambre, sur la cylindrée de sa voiture ou le nombre de ses miles.

Nous devons engager un processus de désintoxication ; éclairer, éveiller les consciences afin de permettre aux individus de se reconnecter à leur être ; les amener à s’interroger sur leur mode de vie, sur ce qui compte vraiment (voir article « Cap sur la décroissance positive ! »)

De quoi ai-je fondamentalement besoin pour mener une vie heureuse ?

Que peut faire une collectivité locale ?

  • Arrêt de la publicité dans l’espace public.
  • Réalisation de campagnes de sensibilisation à l’économie de l’usage et à l’économie de l’être.
  • Organisation de groupes de parole et d’évènements conviviaux réhabilitant le lien social et la tempérance.

Autonomie :

Rappelons que la recherche d’autonomie répond au besoin de réduire notre empreinte carbone (impact des transports) mais aussi de nous prémunir contre les risques de pénuries liées à d’éventuelles conflits internationaux ou de nouvelles pandémies.

De quelle autonomie s’agit-il ? Autonomie alimentaire, énergétique, financière (limiter la dépendance aux aides et subventions) et industrielle.

Les moyens de développer l’autonomie locale :

  • Organiser la préférence locale (campagne de promotion des produits locaux).
  • Renforcer la coopération intercommunale (jouer la complémentarité et mutualiser).
  • Élaborer de véritables stratégies de résilience à l’échelle de chaque EPCI.
  • Booster l’usage des monnaies locales.
  • Faire appel au financement participatif (crowdfunding).

Solidarité et intelligence collective

4° pilier du bouclier local de résilience, l’intelligence collective (qui inclue la solidarité) constitue la condition de réalisation des 3 premiers. Difficile en effet d’imaginer progresser en matière de sobriété, autonomie et qualité de vie en empruntant la voie du chacun pour soi.

Indicateurs d’intelligence collective et de solidarité :

  • Les plus fragilisés sont rémunérés pour participer à l’avenir du territoire (voir dispositif TZCLD). La lutte contre la pauvreté est l’affaire de tous !
  • Soutien aux producteurs locaux pour compenser les baisses d’activité dues à l’effort de sobriété.
  • Partage et mutualisation (les outils, les équipements, les véhicules, ..) via des centrales d’achats groupés, des coopératives villageoises, …
  • Organisation du territoire en écosystème.

3 conditions pour réussir :

  • Au sein de la population et des acteurs locaux, provoquer une prise de conscience d’une communauté de destin face aux défis actuels et à venir.
  • Mettre en place une dynamique collective de progrès à la fois motivante et gratifiante en s’appuyant sur des outils d’intelligence collective.
  • Mettre en place une démocratie locale extrêmement inclusive (voir Agorapolis) car les politiques de décroissance positive ne peuvent réussir que via le renforcement de la démocratie.

Le déroulement du processus de résilience locale

D’une manière générale, voici les moments forts d’un processus de résilience :

  • Provoquer une prise de conscience (éclairer, réveiller) des défis à relever et des menaces à C/M/L terme, du sens de la vie et de la nécessité de solidarité.
  • Susciter une dynamique collective de progrès, un désir d’agir ensemble.
  • Proposer des modes d’emplois, des conseils permettant à chacun de traduire en action le désir de sobriété.
  • Aider les plus fragilisés à se remettre debout en leur permettant de rendre des services utiles à la collectivité (TZCLD) ; partager et mutualiser les équipements (électroménager, outillages, …).
  • Élaborer une stratégie de résilience (diagnostic et priorités) pilotée par la collectivité en complémentarité avec les territoires de proximité et en s’appuyant sur une mobilisation massive des habitants.
  • Privilégier les produits locaux en s’appuyant sur une monnaie locale.
  • Créer des activités et des emplois renforçant l’autonomie locale (crowdfunding).

Les territoires prospères de demain seront ceux qui auront su déployer leur bouclier de la résilience : Sobriété, bien être, autonomie, solidarité et intelligence collective.

Le combat sera d’abord et avant tout culturel !

Good night and good luck.