Sobriété + Autonomie + Solidarité = Bien être !

Le tsunami climatique se rapproche et les compteurs commencent à s’affoler…

  • L’été dernier, une centaine de communes en France étaient déjà en pénurie d’eau ; juillet étant le mois le plus sec jamais enregistré pour la France après le mois de mars…1961
  • Au 26 mai 2023, 45 départements de métropole étaient déjà concernés par une vigilance sécheresse et des appels à des restrictions d’eau
  • Signe inquiétant : Christophe Béchu -que Coluche aurait sans doute appelé « Ministre du désastre »- a demandé la prise en compte d’un scénario à + 4° (le pire des scénarios)

.. en attendant le prochain été meurtrier (sans Isabelle Adjani ni Alain Souchon)

L’inaction climatique (*) sera-t-elle suivie d’un « qui aurait pu prévoir ? » (**) et d’un nouveau passage en force (infantiliser, stigmatiser, surveiller, interdire, réprimer).

(*) En novembre 2020, le Conseil d’État a constaté que la baisse des émissions engagée sur les dernières années était trop faible

Le 14 octobre 2021, le tribunal administratif de Paris a condamné l’État à réparer les dommages causés par son inaction climatique

(**) Emmanuel Macron lors de ses vœux le 31 décembre 2022 : « Qui aurait pu prédire la crise climatique ? ». Rappelons que le premier rapport du Giec sur le sujet date de 1990.

D’une manière générale, que peut-on attendre d’un gouvernement désormais inaudible :

  • Une vague de décrets imposés à l’ensemble des territoires sans aucune concertation ni discernement ?
  • Des effets d’annonce non suivis d’effets (ex : rénovation thermique des logements) ou des mesurettes (décret interdisant les vols en cas d’alternative ferroviaire de moins de 2h30, un énième Ségur ou Grand débat) ?

Sachant que les 5 prochaines années seront déterminantes en matière de lutte contre le réchauffement climatique, nous serions tous coupables d’attendre 2027 pour agir vite et vraiment.

Premiers touchés par cette crise systémique, les territoires de proximité doivent ainsi prendre leur destin en main en déployant un véritable bouclier de la résilience locale fondé sur 4 piliers : l’autonomie, la solidarité, la sobriété et le bien-être.

Même pas mal ! Le bouclier de la résilience

Sobriété. L’urgence absolue

Afin de réduire notre empreinte carbone mais aussi faire des économies de précaution, nous devons apprendre à consommer/produire moins et mieux à toutes les échelles (services publics, entreprises, associations et bien sûr individus). Il s’agit d’opter pour une consommation/production sélective (exit les activités les plus écocides et/ou les moins essentielles).

Commençons par nous poser la question « Qu’est ce qui est vraiment utile à mon bien être ? Qu’est ce qui est inutile, voire mauvais pour moi et la planète ?»

A titre d’exemple, nous mangeons trop et souvent mal (trop de malbouffe, trop vite et souvent devant un écran) avec au final une obésité devenue endémique.

Plus largement, pour développer notre sobriété, nous devons privilégier une économie de l’usage en apprenant à :

  • Entretenir/protéger/réparer
  • Recycler
  • Partager/lisser l’usage
  • Utiliser raisonnablement

2 conditions pour réussir la sobriété à l’échelle locale :

  • Construire, porter un récit, une trajectoire porteuse de sens qui nous libère de la consommation compulsive et de l’individualisme forcené pour mieux nous reconnecter à l’essentiel : le bien être.
  • Compenser les baisses d’activité pour les commerçants et les entreprises locales car une société pratiquant la sobriété entraînera mécaniquement un ralentissement de l’activité économique.

Bien être

Il s’agit de remplacer l’injonction « consomme toujours plus pour exister » par « consomme moins pour vivre mieux ». Car pour devenir réalité sans en passer par une dictature verte, la sobriété ne doit pas être vécu comme un sacrifice ou un renoncement mais comme une promesse de bien-être. Une quête de sens et de bonheur dans la frugalité et le respect du vivant.

Rappelons que bien être et bonheur ne sont pas indexés sur le nombre de robes stockées dans sa chambre, sur la cylindrée de sa voiture ou le nombre de ses miles.

Nous devons engager un processus de désintoxication ; éclairer, éveiller les consciences afin de permettre aux individus de se reconnecter à leur être ; les amener à s’interroger sur leur mode de vie, sur ce qui compte vraiment (voir article « Cap sur la décroissance positive ! »)

De quoi ai-je fondamentalement besoin pour mener une vie heureuse ?

Que peut faire une collectivité locale ?

  • Arrêt de la publicité dans l’espace public.
  • Réalisation de campagnes de sensibilisation à l’économie de l’usage et à l’économie de l’être.
  • Organisation de groupes de parole et d’évènements conviviaux réhabilitant le lien social et la tempérance.

Autonomie :

Rappelons que la recherche d’autonomie répond au besoin de réduire notre empreinte carbone (impact des transports) mais aussi de nous prémunir contre les risques de pénuries liées à d’éventuelles conflits internationaux ou de nouvelles pandémies.

De quelle autonomie s’agit-il ? Autonomie alimentaire, énergétique, financière (limiter la dépendance aux aides et subventions) et industrielle.

Les moyens de développer l’autonomie locale :

  • Organiser la préférence locale (campagne de promotion des produits locaux).
  • Renforcer la coopération intercommunale (jouer la complémentarité et mutualiser).
  • Élaborer de véritables stratégies de résilience à l’échelle de chaque EPCI.
  • Booster l’usage des monnaies locales.
  • Faire appel au financement participatif (crowdfunding).

Solidarité et intelligence collective

4° pilier du bouclier local de résilience, l’intelligence collective (qui inclue la solidarité) constitue la condition de réalisation des 3 premiers. Difficile en effet d’imaginer progresser en matière de sobriété, autonomie et qualité de vie en empruntant la voie du chacun pour soi.

Indicateurs d’intelligence collective et de solidarité :

  • Les plus fragilisés sont rémunérés pour participer à l’avenir du territoire (voir dispositif TZCLD). La lutte contre la pauvreté est l’affaire de tous !
  • Soutien aux producteurs locaux pour compenser les baisses d’activité dues à l’effort de sobriété.
  • Partage et mutualisation (les outils, les équipements, les véhicules, ..) via des centrales d’achats groupés, des coopératives villageoises, …
  • Organisation du territoire en écosystème.

3 conditions pour réussir :

  • Au sein de la population et des acteurs locaux, provoquer une prise de conscience d’une communauté de destin face aux défis actuels et à venir.
  • Mettre en place une dynamique collective de progrès à la fois motivante et gratifiante en s’appuyant sur des outils d’intelligence collective.
  • Mettre en place une démocratie locale extrêmement inclusive (voir Agorapolis) car les politiques de décroissance positive ne peuvent réussir que via le renforcement de la démocratie.

Le déroulement du processus de résilience locale

D’une manière générale, voici les moments forts d’un processus de résilience :

  • Provoquer une prise de conscience (éclairer, réveiller) des défis à relever et des menaces à C/M/L terme, du sens de la vie et de la nécessité de solidarité.
  • Susciter une dynamique collective de progrès, un désir d’agir ensemble.
  • Proposer des modes d’emplois, des conseils permettant à chacun de traduire en action le désir de sobriété.
  • Aider les plus fragilisés à se remettre debout en leur permettant de rendre des services utiles à la collectivité (TZCLD) ; partager et mutualiser les équipements (électroménager, outillages, …).
  • Élaborer une stratégie de résilience (diagnostic et priorités) pilotée par la collectivité en complémentarité avec les territoires de proximité et en s’appuyant sur une mobilisation massive des habitants.
  • Privilégier les produits locaux en s’appuyant sur une monnaie locale.
  • Créer des activités et des emplois renforçant l’autonomie locale (crowdfunding).

Les territoires prospères de demain seront ceux qui auront su déployer leur bouclier de la résilience : Sobriété, bien être, autonomie, solidarité et intelligence collective.

Le combat sera d’abord et avant tout culturel !

Good night and good luck.

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