Cap sur la décroissance positive !

S’il fallait utiliser une métaphore marine, l’humanité traverse une tempête dont chaque déferlante suffit à la faire sombrer : crise sociale et démocratique dans de nombreux pays, crise économique et financière mondiale, crise climatique et sanitaire planétaire.

Dans ce contexte, la quasi-totalité des gouvernements cherche à passer l’hiver (l’été dans l’hémisphère sud) les yeux rivés sur 2 écueils :

  • L’inflation
  • L’explosion sociale

Dans leur ensemble, ils ont choisi sans doute à raison d’éviter l’inflation galopante en remontant les taux directeurs mais sans procéder à une redistribution radicale de la richesse.

Conséquence de cette formule politique conservatrice : « hausse des taux d’intérêt + nécessaire sobriété + tensions internationales = récession structurelle + risque d’explosion sociale.

Et si au lieu de s’acharner contre vents et marées à redémarrer une économie prédatrice, nous faisions le choix de mettre le cap sur un horizon plus désirable : celui de la décroissance positive.

De prime abord, l’expression fait peur puisque l’idéologie libérale dominante ne jure que par le taux de croissance du PIB (incluant la vente d’armes mais excluant l’aide à ses proches). Et pourtant….

Opter pour la décroissance positive consiste simplement à se délester de tout ce qui nous éloigne de l’essentiel (la quête de bonheur) en commençant par briser l’imposture du lien censé exister entre consommer et exister.

Demandez aux gens ce qui compte le plus à leurs yeux et ils vous répondront dans leur immense majorité :

  • Avoir de vrais amis
  • Être aimé, aimer
  • Vivre et partager des moments d’émotions
  • Habiter un logement digne
  • Exercer une activité utile
  • Être en bonne santé
  • Manger à sa faim

Rien de plus raisonnable en fait.

Alors, est-il essentiel de continuer à détruire la planète (et nous avec) en nous incitant à :

  • Acheter le dernier smartphone et bénéficier de la 5G
  • Partir aux Seychelles 8 jours pour ne ramener que des clichés
  • Acquérir un SUV pour rouler dans Paris
  • Se goinfrer de pizzas (dont la 3° gratuite), de produits transformés et de sucreries alors que l’obésité nous tue
  • Pratiquer le golf à Palm Springs ou à Dubaï par 40°
  • Regarder Netflix 3 heures par jour
  • Écumer les centres commerciaux à la recherche de la énième robe made in China que l’on mettra 3 fois
  • Transporter sur la plage tout un barda de plastiques inutiles (jeux, pelles, transats, matelas, glacière, ..) et qui finissent souvent dans nos océans (ou nos rivières)

Cette liste non exhaustive nous incite à interroger nos pratiques de consommateurs et notre capacité à dire non à toutes ces injonctions à consommer futile et à tous ces gestes coûteux pour notre porte-monnaie et pour la planète.

Le jeu en vaut-il la chandelle ? Ces pratiques sont-elles essentielles à notre bonheur ?

N’y a-t-il pas d’autres moyens d’exister, de se différencier dans la cour des petits comme des adultes ?

Il s’agit de passer de l’hystérie de l’accumulation (mille amis, mille activités, mille désirs à satisfaire dans l’instant) et de la simultanéité (je mange en consultant mon smartphone, en parlant avec l’autre et en pensant à autre chose) à la sélectivité et à l’intensité. La sobriété choisie en fait.

A l’échelle individuelle comme collective, la décroissance positive se concrétise selon 3 axes :

  • Se délester de tout ce qui n’est pas essentiel en commençant par s’interroger sur nos choix de vie
  • Réapprendre les travaux manuels. Il s’agit de faire par soi-même ou de recourir aux services d’humains rémunérés plutôt que de s’en remettre à des robots/automatismes/gadgets/plateformes d’intermédiation écocides que ce soient pour éteindre la lumière, passer l’aspirateur, fermer les volets, tondre la pelouse, préparer ses repas, surveiller sa résidence,…..
  • Réinvestir le lien social, le collectif, la solidarité, le partage. Cet axe est essentiel car en l’absence d’intelligence collective peu ou rien ne sera fait en matière de sobriété et de résilience

Ainsi, le choix de la décroissance positive -loin d’être un sacrifice ou un renoncement- constitue une trajectoire porteuse de sens pour nos existences.

Encore faut il avoir le courage d’arrêter de se comporter en hamsters compulsifs et prendre le temps d’arrêter la machine pour nous ressaisir de nos destins, pour écouter les autres mais aussi et d’abord soi-même (son corps, son cœur, sa raison).

Good night and good luck

Un commentaire sur “Cap sur la décroissance positive !

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