Grande-Synthe : Ville pionnière de la transition écologique et sociale

Située sur la Côte d’Opale dans la région des Hauts-de-France, région frontalière, la ville de Grande-Synthe fait partie de la communauté urbaine de Dunkerque. Elle compte environ 22 000 habitants et conjugue une forte industrialisation et un taux de chômage élevé (environ 25 %).
Le parcours de transformation de Grande-Synthe est extrêmement intéressant car il illustre la détermination dans le temps d’une collectivité à traiter 3 problématiques majeures en adoptant une approche globale (complémentaire et cohérente) :
- Le respect et la préservation de la nature, de la biodiversité : L’objectif d’une alimentation saine et locale
- Le pouvoir d’achat : Aider les plus nécessiteux à sortir de la précarité et ainsi leur apporter la sérénité nécessaire leur permettant de s’impliquer dans la vie de la cité et de se préoccuper d’écologie
- La citoyenneté : Éveiller, sensibiliser, associer les habitants
« Allez demander à quelqu’un de suivre un cours d’alphabétisation quand il ne sait pas comment il va nourrir ses gosses le lendemain ! L’objectif c’est de sortir de l’angoisse sociale pour pouvoir travailler sur autre chose. » Damien Carême, ancien maire de Grande-Synthe
Voici quelques-unes des initiatives les plus emblématiques engagées par la collectivité :
La préservation de la biodiversité
Pour contrebalancer l’impact industriel (15 sites Seveso à proximité), la ville a entamé dès les années 70 une politique de restauration du cadre de vie
Résultats :
- Grande-Synthe présente aujourd’hui la plus grande réserve naturelle de la région
- Une gestion différenciée des espaces verts lui a permis de restaurer une certaine bio diversité
- Elle dispose de plusieurs milieux importants pour la trame verte locale, dont le « Puythouck » (130 ha incluant 3 ha de verger pédagogique) le « Prédembourg » (81 ha)
- La ville a été récompensée par plusieurs prix décernés (élue en 2010 capitale française de la biodiversité)
La création de « fermes-urbaines multi-services »
Objectifs :
- Faciliter l’accès à la terre pour de nouveaux exploitants
- Créer des emplois locaux non délocalisables
- Promouvoir et renforcer l’agriculture biologique ainsi que les filières courtes
- Approvisionner les cantines scolaires
Premiers résultats :
- 6 maraîcher.es ont été installés sur deux sites, 12,5 ha ont été convertis à l’agriculture biologique (AB)
- Ces agriculteurs privilégient la vente directe, les marchés, épiceries locales ou les plateformes en ligne
Rappel : Depuis 2011, la ville soutient un système alimentaire durable et solidaire : les repas des cantines sont 100 % bio et les prix oscillent entre 0,48 et 1,80. En parallèle, l’Atelier Université Populaire mène de nombreuses actions avec les habitants. Il accompagne 6 jardins potagers en pied d’immeuble avec 170 foyers de la ville, invite des spécialistes de l’agroécologie.
Le Revenu de transition écologique
Principe : il s’agit de verser une aide financière et d’offrir un accompagnement à toutes les personnes ayant une activité à incidence écologique et sociale ». Le dispositif est porté par la Coopérative de Transition Ecologique (CTE) en charge d’accompagner les projets et de déterminer les critères de leur éligibilité. L’outil juridique en est une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), créée le 22 mai 2019.
Finalité : Réduire l’empreinte écologique tout en créant une autre forme d’activité économique respectueuse de l’environnement.
Les objectifs :
- Accompagner les individus et entreprises dans la transition de leur activité
- Sortir les plus précaires et chômeurs de longue durée de l’exclusion en en faisant des acteurs de la transformation écologique et sociale de leur territoire
- Créer des activités non délocalisables, qui répondent au plus près des besoins et spécificités de chaque collectivité,
- Favoriser les synergies entre les acteurs.
Le minimum social garanti
Principe : Pensé comme une expérimentation du revenu universel à l’échelle locale, la collectivité complète (depuis juin 2019) les revenus de ses habitants les plus précaires par un minimum social garanti.
Rappel : Après avoir créé en 1989 par la ville -, le Revenu minimum Etudiant RME constitue l’une des aides facultatives que le CCAS accorde
Depuis, 6 920 bourses ont été attribuées. Le montant varie de 153 à 1794 €. La Ville travaille à de nouveaux critères d’attribution pour aider encore mieux les étudiants en prenant en compte les difficultés sociales et le pouvoir d’achat des familles.
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