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Démocraties : L’engrenage fatal ?!

Que faire face à la montée des tensions et de l’autoritarisme dans le monde ?

« L’ère du réchauffement climatique est terminée, place à l’ère de l’ébullition mondiale ». Antonio Gutterez SG de l’ONU. 2023

Crise climatique, crise économique, crises géo politiques mais surtout mais avant tout une crise démocratique !

Nous assistons depuis plusieurs années à un affaiblissement démocratique quasi mondial à l’exception notoire de quelques pays qui tiennent bon à l’instar de la Nouvelle Zélande, de la Suisse et des pays scandinaves. La France quant à elle pointe actuellement à la 23° place de l’indice de démocratie publié par the economist intelligence unit.

L’introduction du dernier rapport donne le ton “The average global index score stagnated in 2022. Despite expectations of a rebound after the lifting of pandemic-related restrictions, the score was almost unchanged, at 5.29 (on a 0-10 scale), compared with 5.28 in 2021. The positive effect of the restoration of individual freedoms was cancelled out by negative developments globally. The scores of more than half of the countries measured by the index either stagnated or declined. Western Europe was a positive outlier, being the only region whose score returned to pre-pandemic levels.”

Rappelons que la démocratie ne se limite pas à voter tous les 4 ou 5 ans entre quelques personnalités cooptées par les médias mainstream.

Entre démocraties imparfaites et vraies dictatures, la distance tend à se réduire !

L’origine du problème. Des politiques qui oublient l’intérêt général

Ayons le courage de le reconnaître, la plupart des régimes -qu’ils s’agissent de démocraties affichées ou de dictatures avérées- sont au service premier du business (officiellement au service de la croissance économique).

Soumis à la pression des lobbies, ils défendent des politiques favorables aux intérêts privés dominants sans état d’âme (rappelons que les industriels allemands complices du régime nazi n’ont pas été beaucoup inquiétés après 1945). Depuis, toujours au nom de ce soi-disant pragmatisme, l’intolérable continue d’être toléré. À titre d’exemples, les Palestiniens et les Ouïghours attendent depuis des années les retombées démocratiques de cette priorité donnée au business.

Pour la majorité des gouvernements et chefs d’état, l’intérêt général et les principes démocratiques ne sont pas l’horizon politique indépassable (la boussole) mais une variable d’ajustement ; la part du pauvre.

Ces politiques pro business s’appuient sur 2 principes : Vendre aux populations le mythe du ruissellement (la mondialisation des échanges entrainera la démocratie et la prospérité universelles) et pratiquer le clientélisme (concéder quelques avantages à certaines catégories de populations peut se révéler payant électoralement parlant).

En période de forte croissance, ces politiques suscitent l’espoir de progrès (pour soi ou ses proches) et donc l’adhésion des peuples. Mais en ce début de crise systémique, alors que le ruissellement est appelé à se tarir, la pression sociale pour plus de justice (économique, sociale, climatique) s’intensifie.

La problématique des chefs d’état orientés “intérêts privés” est donc la suivante : « Comment maintenir le cap de politiques de captation des richesses au profit d’une minorité (*) alors que la demande de justice et de solidarité croit sur fond de crise systémique ? »

(*) En 2020, les 1 % les plus riches possèdent plus de deux fois les richesses de 6,9 milliards de personnes, soit 90% de la population mondiale. Oxfam

L’engrenage fatal.

« Il se passe quelque chose d’étrange dans ce pays et je pense qu’il est temps de nous interroger. Allons-nous laisser l’hystérie collective nous détourner de notre vision des libertés publiques ? ». Eleanor Roosevelt.

Afin de se maintenir au pouvoir quelles que soient les circonstances, nombre de chefs d’état ont déjà choisi d’engager leur pays sur la pente d’un durcissement démocratique dont voici les degrés :

Pire. L’histoire nous a prouvé que pour se maintenir au pouvoir, les dictateurs n’hésitent pas à détourner la colère légitime de leurs concitoyens vers des cibles expiatoires (les migrants, les arabes, le juif, les homosexuels, etc).

Résultat : De plus en plus de citoyens du monde, se sentent humiliés, méprisés, aliénés dans leur propre pays. Sommés de s’adapter aux conséquences de politiques désastreuses qu’ils n’ont pas décidées. Les manifestations d’opposition -lorsqu’elles sont autorisées- se heurtent à la surdité des gouvernements ou à des promesses sans lendemain… Pour les plus mal lotis, leur pays, leur quartier constitue une prison à ciel ouvert, un ghetto.

A part, sombrer dans la folie, la drogue, le suicide ou la violence quelles options s’offrent à eux ?

La pulsion du forcené : Carburant des dictatures.

Pour justifier leurs détricotages démocratiques, les gouvernements autoritaires ont besoin d’un prétexte. La peur et la haine constituent souvent un excellent carburant.

Concrètement, il s’agit pour ces régimes d’instrumentaliser tout fait divers (attentat, viol, acte d’un déséquilibré, vandalisme, propos déplacés, sifflets, .. ) pour justifier un nouveau recul des libertés quitte à sombrer dans l’absurde (l’interdiction des casseroles :-).

Mieux (ou pire selon le point de vue), une partie de la population saura appréciée cette mise au pas de la « chienlit » et réclamera encore plus de sévérité. La spirale répressive est ainsi enclenchée.

Et pourtant, sachons ne pas tomber dans le piège de la fracture sociale (déjà béante) et de l’hystérie collective qui fait le miel des dictateurs.

Comme peu de pays, la France dispose du potentiel géographique et culturel lui permettant de surmonter cette crise systémique (notamment climatique). Encore lui faut-il résister à la tentation mortifère du repli du soi identitaire et de la guerre intestine.

Être un bon français ne consiste pas à pratiquer un nationalisme rance et égoïste mais à se comporter en citoyen du monde, respectueux et soucieux de valeurs universelles : exemplarité, bienveillance, solidarité, équité … Le chacun pour soi et le chacun contre l’autre seraient fatals pour les nations et la planète.

Le scénario à éviter absolument            :

L’affaissement démocratique en cours produit plusieurs phénomènes interdépendants et déjà observables :

Il est donc urgent de briser cet engrenage mortifère et de revenir à la promesse de valeur de toute démocratie : L’intérêt général !

Qui peut nous éviter cette promesse de « 1984 » ?

Orwell dans son ouvrage visionnaire « 1984 » décrit une Grande-Bretagne trente ans après une guerre nucléaire entre l’Est et l’Ouest censée avoir eu lieu dans les années 1950 et où s’est instauré un régime totalitaire fortement inspiré à la fois de certains éléments du stalinisme et du nazisme. La liberté d’expression n’existe plus ; tous les comportements sont minutieusement surveillés grâce à des machines appelées télécrans et d’immenses affiches représentant le visage de “Big Brother” sont placardées dans les rues, avec l’inscription « Big Brother vous regarde » (« Big Brother is watching you »).

Nous sommes fin 2023 sur terre : Traçage et surveillance de nos existences sans précédent (*), difficulté croissante à débattre sereinement, diabolisation des oppositions, affaiblissement des contres pouvoirs (justice, agences indépendantes, ..), instrumentalisation des médias et pratique quasi généralisée de la novlangue, hausse des budgets régaliens (armées et police), …

… Le danger totalitaire est de retour dans nombre de pays.

(*) Phénomène facilité et démultiplié par l’armada technologique : logiciels espions, AI, caméras et drones connectés, ..

Alors comment éviter une généralisation des conflits (internes et externes) au prétexte de différences religieuses ou culturelles ? Comment éviter cette promesse d’affrontement manichéen entre les forces du bien et les barbares ?

Comment nous organiser pour trouver une solution à tout ce qui menace notre humanité ?

Qui sera le chevalier blanc d’une humanité en panne ?

L’erreur serait de s’en remettre aux institutions gouvernementales internationales (ONU, Conseil de l’Europe, Union africaine, ..) qui ont jusqu’à présent prouvé leur inaction/incapacité à faire cesser les massacres et les répressions à l’endroit des peuples : Rwanda, Balkans, Ukraine, Palestine, Haut Karabakh.

Rappelons que la Russie est toujours à ce jour membre du conseil de sécurité de l’ONU.

A l’échelle nationale, l’espoir est mince de voir émerger en 2027 un président soucieux de l’intérêt général et de nos valeurs républicaines : Liberté, égalité, fraternité. Un président garant de cette respiration démocratique qui nous fait cruellement défaut.

Car le système politico-médiatico-économique est organisé pour disqualifier toute opposition radicalement démocratique.

Les ONG quant à elles s’acquittent au mieux de leur mission mais refusent pour la plupart de porter un projet politique global susceptible de constituer une alternative. Chacune de ces organisations (Croix rouge, MSF, WWF, Ligue des droits de l’homme, …) prend soin de rester dans son couloir (aide humanitaire, défense des LGBT, des baleines, des arméniens,  ..).

Heureusement, il reste l’échelle locale comme bouclier face à la montée des haines et des totalitarismes.

Car les élus locaux pour la plupart d’entre eux sont animés par le désir sincère d’intérêt général. Ils ne sont pas des jouets consentants (élus play mobil) d’intérêts privés ou partisans.

C’est donc à l’échelle locale que cette revitalisation démocratique est le plus immédiatement possible.

Que faire à l’échelle locale ?

Face à l’effondrement systémique qui débute, les élus locaux ne peuvent rester attentistes. Ils doivent prendre l’initiative d’éclairer, mobiliser et rapprocher l’ensemble de leurs habitants pour définir avec eux un horizon local porteur d’avenir et une trajectoire désirable.

Ce cheminement démocratique local s’apparente à un processus de résilience fondé sur 4 principes de développement :

 Voici les moments forts de ce processus :

(La palestine)… On l’observe, on la scrute, on l’encourage ou on lui fait la leçon, mais c’est elle qui nous regarde depuis l’avenir de notre humanité. La Palestine vit déjà à l’heure d’un monde aliéné, surveillé, encagé, ensauvagé, néolibéralisé. Les Palestiniens savent ce que c’est d’être un exilé sur sa propre terre. Apprenons d’eux ! ». Christophe Ayad

Good night and good luck

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