(Approche méthodologique)
Guerre en Ukraine, promesse de conflit entre les États Unis et la Chine, risques d’accidents climatiques perturbant les chaînes d’approvisionnement, …. Les coups de boutoir portés à la mondialisation débridée se multiplient.
La tendance est désormais à la relocalisation et à la recherche de souveraineté économique des nations.
« L’invasion russe de l’Ukraine a mis fin à la mondialisation telle que nous la connaissons depuis trente ans ». Larry Fink, DG de BlackRock
Aussi, les territoires de proximité devraient se saisir de cette opportunité que constitue le retour en grâce du label « Local ».
Malheureusement, qu’ils s’agissent d’autonomie alimentaire, énergétique ou sanitaire, les collectivités locales peinent -c’est un euphémisme- à dépasser les déclarations d’intention.
Pourtant, la France n’est pas Mars et nombre de territoires pourraient atteindre cette autonomie gage de souveraineté économique si seulement 2 conditions étaient réunies :
- Une mobilisation massive de l’intelligence collective locale
- Une recherche de complémentarité avec les territoires de proximité
Une mobilisation massive de l’intelligence collective (voir notre article « Mobiliser l’intelligence collective à l’échelle d’un territoire »)
En s’appuyant sur une communication moderne et virale et des instances de démocratie inclusive (nous proposons Agorapolis), il s’agit de permettre aux habitants et aux acteurs locaux de répondre à 6 questions stratégiques :
- Comment réduire notre consommation/production locale ? Comment passer à une économie de l’usage ?
- Quelles sont les vulnérabilités du territoire sur les 11 processus de vie ?
- A quelle échelle la complémentarité territoriale permettrait elle l’autonomie (à quelles distances se trouvent l’eau, la nourriture, l’énergie, … dont nous avons besoin ?)
- Quel(s) deal(s), quels accords commerciaux proposer aux territoires (entreprises et associations) de proximité complémentaires ?
- Quelles activités créer/développer pour réduire notre dépendance/vulnérabilité ?
- Quel(s) business model(s) pour financer/developer ces activités ?
Sachant que les ressources financières d’une collectivité ne sont pas illimitées, la recherche d’autonomie pourra respecter la hiérarchie des besoins vitaux sur Terre comme sur Mars :
- Eau
- Alimentation
- Logement
- Énergie
La recherche de complémentarité entre territoires de proximité.
Il s’agit de dépasser les éventuels conflits de voisinage et de concurrence entre territoires pour jouer la complémentarité sur chacun des processus de vie.
En s’appuyant sur les propositions des habitants (Agorapolis), le processus consiste à répondre aux questions suivantes (*) :
- Quels sont les aliments essentiels à une alimentation saine et équilibrée de l’ensemble des habitants de la commune (ou EPCI) ?
- Quels sont ceux qui ne sont pas produits sur la commune ?
- Quels sont ceux qu’il serait difficile de produire sur la commune ?
- Quels sont les territoires les plus proches qui produisent ou pourraient produire les aliments qui nous manquent ?
- Quels deals commerciaux, quels accords de réciprocité proposer à ces territoires (les collectivités, les agriculteurs, les commerçants et les distributeurs locaux) ?
- Quels achats et investissements (restaurants, silos, serres, machines-outils, commerces locaux, …) pourraient on mutualiser pour atteindre collectivement l’autonomie alimentaire ?
(*) Ce questionnement structurant ici appliqué au processus «Se nourrir » est bien sûr largement transposable aux autres processus.
Passer de l’attractivité solitaire à la résilience collective : Quelle belle promesse d’intelligence collective !